Les jours passent et l’amertume et le choc de ces élections régionales nous laissent un goût amer…
Dans la situation terrible que nous vivons le désarroi s’est abattu sur nombre d’entre nous qui se sont battus dans cette campagne. Pour autant ne nous laissons aveugler ni par la haine vis-à-vis des responsables de la catastrophe – le trio infernal Hollande-Valls-Sarkozy qui fait feu de tout bois, y compris celui de la terreur semée par les adorateurs de Daech le 13/11, ni par le sentiment de l’impuissance, celle de notre incapacité à construire une alternative politique cohérente, crédible et audible. Il n’est pas trop tard.. à condition de relever la tête.
A cette heure du bilan, il y a d’abord le constat du véritable hold up réalisé par Hollande sur cette élection. Le choix de l’état d’urgence n’était pas compatible avec le maintien d’un exercice démocratique électoral sauf à vouloir manipuler les électeurs. Nombreux sont ceux à ne pas avoir marché dans la combine, nombreux sont ceux à s’être abstenu. Tel est d’ailleurs le second enseignement : la crise de la représentation s’approfondit toujours plus et c’est désormais un profond rejet du système politique et des partis qui caractérise la situation. Malheureusement nous n’y échappons pas non plus … Hollande et les autres nous entraînent avec eux vers le fond…
La manipulation et le rejet ont ainsi mécaniquement conduit à propulsé le FN à un niveau jamais atteint. Si Hollande a réussi à faire progresser le chômage, il réussit avec autant d’efficacité à le faire avec le FN et ceci explique sans doute cela. Quel avenir notre société offre-t-elle à une partie toujours plus grande de sa population ? Quel avenir offre-t-elle à nos jeunes ?
Mais il nous faut aller au-delà dans nos réflexions : la « résistible ascension » du FN nous oblige à nous demander si la nature de la situation politique a changé ! N’avons-nous pas à faire face désormais à une menace de fascisation de l’Europe ? Si nous regardions, il y a quelques temps, avec horreur l’avancée des facho en Autriche ou en Hongrie ou autre… maintenant ils sont à nos portes ! Et si tel est le cas, nous ne pouvons plus voir les choses comme avant quand nous pensions que la création du PG allait nous permettre de construire un Rassemblement des forces réellement de gauche. Parce que oui, n’en déplaise aux sectaires, le PG n’a jamais eu comme projet politique de s’isoler et d’être celui qui a lui tout seul prendrait le pouvoir. Nous avons toujours eu comme projet d’être parmi ceux qui travaillaient à la naissance d’une nouvelle force… De ce point de vue particulier qui est le notre, ceux parmi nous qui voient notre avenir dans l’isolement politique se trompent lourdement. Ce n’est pas de pureté dont nous avons besoin mais de résistance. Face à la menace qui monte, ne répétons pas les erreurs des staliniens quand ils ont décrété que leurs ennemis étaient les « social traîtres » et non les nazis…
Notre tâche est donc d’abord de travailler à essayer de comprendre ce qui se passe : montée du FN, échec du FDG, échec de la gauche de transformation sociale, …
Ensuite, il nous faudra bien chercher à trouver des solutions. Oui le danger a été écarté par la mobilisation des citoyens qui une fois de plus n’ont pas voulu du FN et une fois de plus ont sauvé le régime… Mais comme il est clair que Hollande et Valls n’ont pas l’intention de changer de politique, les mêmes causes vont inexorablement produire les mêmes effets… Et qui peut dire combien de temps encore les citoyens vont accepter cet état de chose ? Combien de temps vont-ils encore jouer les pompiers de l’incendie que les dirigeants de ce pays ne cessent de rallumer à peine l’élection finie ?
Et sur la question des solutions politiques, il est indispensable de faire preuve d’innovation. Les Partis sont massivement rejeter. Qui peut penser que la solution passerait par l’un deux, si honnêtes soient ses membres et dirigeants ? Nous avons besoin de trouver les formes et les interlocuteurs pour travailler au regroupement de tout ceux qui seront prêts à se rassembler pour résister. Un tel regroupement devra nécessairement pointer les causes du désastre avec franchise : les politiques libérales qui plongent dans la violence et la détresse tant de familles et de jeunes et les politiques d’intervention militaire d’un autre âge qui plongent des peuples dans la guerre. Cette franchise est indispensable non pour pendre des coupables mais pour ne pas répéter les erreurs du passé…
Voilà la logique de notre démarche, elle est claire et compréhensible pour tous.
Elle nous différencie de toutes les habituelles combinaisons politiciennes…
Amis, ressaisissons-nous, il n’est pas trop tard mais il est grand temps. Le péril monte et si nous ne voulons pas être ensevelis, faisons front ensemble, c’est-à-dire avec tous ceux qui sont prêts à se battre à nos côtés d’où qu’ils viennent, qu’ils soient écologistes, communistes, syndicalistes, anar-libertaires, militants associatifs ou autres…
